Trump et les réseaux sociaux : une arme de communication massive

Les réseaux sociaux ont changé le visage de la politique. Au lendemain des déboires des élections américaines, tirons les leçons des dérives de la communication digitale en politique. Zoomons sur la dangereuse « méthode Trump », son histoire d’amour avec Twitter et les limites des médias sociaux dans la sphère politique.

Trump et Twitter : Histoire d’une Love story

1960 : la télévision américaine accueille le premier débat présidentiel télévisé de l’Histoire. Le duel Kennedy VS Nixon marque les esprits. L’agilité de JFK contraste avec l’impréparation de son adversaire. La maîtrise de ce nouvel outil médiatique qu’est alors la télévision légitime son statut de “candidat moderne”. On ne peut plus l’ignorer : la révolution numérique va redistribuer les cartes en politique.

Aujourd’hui, c’est les réseaux sociaux qui règnent sur le monde politique. Le président Trump connaît cet outil comme son ombre. Étudions ses méthodes et son manuel d’utilisation.

Il se sert de cet outil comme un média brodcast. Son utilisation est aussi frénétique qu’impulsive. Sa prise de parole est compulsive : en juin, on décompte 200 messages postés dans la même journée. Parmi ces attaques, on retient, en autres celle contre Hillary Clinton, sobrement qualifiée de “stupide”, la journaliste Megan Kelly “folle”, la sénatrice Elisabeth Warren “Pocahantas”, élégante référence à l’affaire portant sur ses origines amérindiennes. Obama est fera aussi les frais, décrit comme “incompétent” et “pire Président de l’Histoire”. Face à son adversaire Ted Cruz, il tweetera une photographie de sa femme, juxtaposée avec celle de sa femme en commentant “l’image parle d’elle-même”. Grand prince. Pourtant, malgré un appauvrissement du débat indéniable, ses tweets sont relayés sur tous les médias mainstreams et serve à la construction de ce monstre médiatique.

« Sans Twitter, je ne serais probablement pas là. J’ai près de cent millions d’abonnés sur Facebook, Twitter et Instagram. J’ai mon propre média. Je n’ai pas besoin de m’en remettre aux faux médias. »  Propos de Donald Trump, interview à Fox News, 15 mars 2017.

La Méthode Trump : un séisme politique mais aussi médiatique

Ce début de novembre a été marqué par la folie des élections américaines. Le président Trump affronte le candidat Biden. Avant le terme du décompte final des résultats, Trump qualifie le scrutin de frauduleux et crie victoire. Son comportement a conduit à des mesures sans précédents des médias. Plusieurs grandes chaînes de télévision ont décidé de reprendre l’antenne avant la fin de son discours. Cette stratégie n’est pourtant pas nouvelle.

Trump, ce sont des phrases “coup de poing”, du politiquement incorrect, des insultes et de la désinformation. Ce personnage clivant reste pourtant viral. Sa revendication ? Être un candidat “hors-système”. 

Sa stratégie a bénéficié des relais de trolls de l’extrême-droite. Hyperactifs sur les réseaux sociaux, des sites militants comme Breibart.com (dont le président exécutif Steve Bannon intégra l’équipe de campagne de Trump) ont alimenté son buzz.

Il se sert d’une stratégie de victimisation en se positionnant en tant que martyr des médias. Selon lui, les médias traditionnels sont trompeurs, menteurs, diffamatoires. Ils jouent de l’opinion générale véhiculés par les journalistes pour dénoncer un acharnement et un son de cloche homogène. Lorsque Twitter modère certains de ses tweets, il crie à la “censure”. Grâce à cette méthode, ses soutiens se sont multipliées en même temps que les attaques.

Au coeur de sa campagne, d’incontournables “fake news” : la circulation de chiffres erronés, de rumeurs et de fausses informations. La viralité de ces données démontre l’impuissance de l’influence de la Big Data et du fact-checking face à un candidat habile dans l’art de manipuler l’information. Les journalistes ont tout tenté : diaboliser Trump, l’ignorer, le fact-checker : en vain.

Les réseaux sociaux : quelles limites et quels dangers ?

L’édition US de Buzzfeed a révélé en analysant des pages Facebook ultra-partisanes que, plus celles-ci diffusaient des fausses informations, plus ses contenus deviennent viraux. Sachant que ces plateformes ont un goût pour les messages courts et impactants, cela laisse peu de place pour des analyses de fond qui demandent un certain effort intellectuel aux internautes.

Une étude du Pew Research Center de février 2016 qui s’intéresse à la consommation d’information des américain confirme la part croissante des réseaux sociaux comme source d’information principale. De plus, elle met en lumière une crise de confiance : 74% des sondés estiment que les médias traditionnels sont partials ?

Notre rapport à la vérité se métamorphose. Internet et ses algorithmes encouragent nos croyances pour éviter l’inconfort et la dissonance cognitive. Un biais cognitif, le biais de confirmation, nous pousse à privilégier des informations qui confortent nos opinions pré-établis. En effet, le fait de lire et écouter des pensées qui correspondent à celles validées par notre cerveau facilite son travail.

Ce constat rejoint la question de l’enfermement algorithmique (le “phénomènes des bulles de filtres” dénoncé par le militant Eli Pariser). À savoir que les moteurs de recherche et les médias sociaux (notamment Facebook), proposent une expérience personnalisée, adaptée à chaque utilisateur selon ses préférences, ses comportements, ses opinions. Ainsi, nous prenons le rythme de nous enfermer dans un environnement artificiel qui ne laisse plus de place à la contradiction et à l’altérité. Se forme alors une sorte de “cocon intellectuel” potentiellement dangereux pour la circulation des opinions. La structure elle-même des réseaux sociaux pousse l’utilisateur à n’avoir qu’une vision parcellaire d’un sujet et entraîne une forme d’aveuglement.

Quelles solutions s’offrent à nous ? Au-delà d’un enjeu de transparence et de confiance, c’est aujourd’hui d’éducation dont il est question. D’une part, il devient primordial de comprendre le fonctionnement du travail journalistique et le fonctionnement de la viralité des « fake news ». D’autre part, l’éducation à la prise d’information et la vérification des données en ligne. Faire comprendre aux jeunes que la vérité ne doit pas être relative.

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